LE VENT SE LÈVE

Publié le par christiane loubier

Le vent se lève trop doux pour ma chair

Je te prends comme un vaisseau la mer

Volée d’oiseaux blancs où que j’aille

Et toute cette foudre au fond des cales


Christiane Loubier

À JAMAIS PLUS

Publié le par christiane loubier

Je me réveille avec un cri

Ce n’est pas un rêve

Je suis où tu n’es plus

Une détonation en mer

Non – un bruit comme le tonnerre

Lorsqu’il tombe en pierre


Tu ne désirais pas l’été

Tu n’aimais que la nuit

Les fleurs d’orage

Les cordes de pluie


Ta nuit aimée est si lente

Trop courte pour l’absence

Je l’ai poussée dans le fond du jour

La mort a sa lumière – disais-tu

J’invoque un soleil

Pour assécher mes yeux


Le temps est fidèle

Il  demeure

Tu es là

Tes bras – ta croix

Et le foin

Pour toujours – À jamais plus


L’éternel été fait reculer l’ombre

Raconte un peu de ta lumière

Coulant dans ma nuit

Où se calme le temps


 

© Christiane Loubier, poème publié dans Bordures du champ secret.

PUIS-JE À PRÉSENT...

Publié le par christiane loubier

A Toursky

Puis-je à présent le dire?

Ici la poésie

Tenait pour nécessaires

Les lilas et les roses

 

 

          
Alexandre Toursky  Alexandre TourskyUn drôle d'air, (extrait)

AVEC OU SANS SILENCE

Publié le par christiane loubier

Le temps ne passe plus

La nuit ne guérit plus de la noirceur

La vie se plie par les deux bouts

 

Maintenant j’ai le cœur à l’écart

Je suis celle qui se tient sur ses gardes

Celle qui ne prend plus part

 

Avec ou sans silence

La vie n’est pas plus étanche

 

 

Christiane Loubier

L’ORPHELINAT

Publié le par christiane loubier

Rescapées de terres noyées

Les îles sont entourées de solitude

L’orphelinat de la mer

Là où l’attente est eau

Là où l’absence est seule

Inséparable de son ombre liquide

Là où les ailes ne sont plus

Que voiles repliées

Là où il n’y a plus que rives

Et navires intérieurs

Là où seule existe la mer

 

Christiane Loubier

LA SAUGE DES VILLAGES

Publié le par christiane loubier

char

 

Entre le décrit et l’exprimé, j’offre la fleur de sauge.
René Char


Texte extrait de La Nuit talismanique, Albert Skira éditeur, p. 66
Source de l'illustration : René Char. Faire du chemin avec..., Gallimard, p. 202